« Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage ». Sans doute ces premiers mots du poème de Joachim DU BELLAY ont inspiré et inspirent encore bon nombre de nos contemporains. L'idée de parcourir ces immensités, traverser des landes d'eau salées avec des compagnons d'aventures, de découvrir de nouvelles cultures, d'apprécier de nouvelles sensations, de transpirer des émotions vraies par tous les pores, de ports en ports.. ah les voyages. Sûrement dans un coin de l'esprit des quatre gars de Portland, dans l'Oregon, cette invitation aux pérégrinations les a traversé en choisissant de se dénommer "Portugal. The Man". Oregon-Portugal, une sacrée distance, de quoi investir du temps à la préparation d'albums. Six en six ans, les voyages inspirent, encore fallait-il le prouver. Et ils le font. Une preuve ? Leur dernière odyssée, « In the moutain in the cloud » est un ravissement de première. La montagne et les nuages...la terre et le ciel, nous pourrions rajouter les étoiles et le soleil, tant cet opus est stellaire et solaire dans son athmosphère. Le son, entre Pop, Hippie-rock et Glam-rock, nous fait penser qu'à défaut de sous-marin jaune, un bateau jaune fait très bien office. Le voyage commence donc aux USA et s'installe pour ne jamais les quitter dans les Seventies. « So American », modèle maitrisé de Glam rock qu'apprécierait Bowie, démontre ici que Portugal. The man est dans la filiation et non le copiage de ses illustres prédécesseurs. L'embarcation continue à voguer sur « Floating » et «You carried us », nous berçant sur des rythmes légers et entêtants. Nous subissons quelques vents plus rock sur « Got it all » et surtout « All your light », mais qu'un orage et ses éclairs déchirant le ciel de ces stries lumineuses est un spectacle magnifique sur cette chaloupe. Le mauvais grain passé, le soleil ressurgit, le bonheur aussi, quand on regarde autour de soi (Everything You see »). Ces chants chorals, la voix haut perchée, quelques fois stridente, de John Baldwin Gourley, les claviers et les cuivres subtilement arrangés ou encore l'effacée électro justement placée, s'intègre parfaitement à ces diverses ballades. Bref tangage incontrôlé et haut de coeur absents. Dernier mots, dernière encre. Porto, vous pouvez jetez maintenant votre ancre et vous endormir lors des quelques minutes du dernier titre de cet opus, « Sleep forever », puissante mélodie pop, tout en rêvant à ce périple onirique qui nous a été convié d'écouter et de vivre.
Mr Blue
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