Deux ans seulement après « Concrete Jungle », on attendait avec impatience le 4ème album de Nneka, qui nous fait l'honneur d'une création tous les deux ans, pas si mal. Et un début un peu bizarre et qui manque peut-être un peu d'huile dans ses rouages. Aie. Heureusement tout le reste est à la hauteur de la grande Nneka, et d'un record du monde de saut à la perche (6,14 quand même). C'est toujours des arrangements très bien trouvés et bien menés, mais pas que. Elle a grandi dans son Nigeria paternel et est partie étudier à Hambourg dans son Allemagne maternelle, où elle remporte ses premier succès. Et oui. Nneka (« la meilleure mère » en langue igbo du Nigeria oriental), nous parle ici - et avant aussi - de corruption, de politiciens véreux, des faibles et de leur oppression par une petite bande de copains qui n'ont pas honte. La relève de Fela Kuti passée par le pays de Wagner ? C'est un peu plus que ça quand même, et même beaucoup plus. On retrouve toujours le bon son pulsé qui ne tergiverse pas et qui remet la pêche le samedi matin après la petite sauterie informelle de la veille. Mais aussi des petites pierres précieuses ciselées au coeur d'un écrin rugueux à l'extérieur, et soyeux à l'intérieur (Stay, Do you love me know). Nneka ne s'est jamais non plus éloignée du hip hop, des textes parlés, qui évoquent et dénoncent crument et sans tourner autour du pot de confiture (Soul is heavy). Avec même des arrangements à la Archive ou Hooverphonics pour ceux qui se souviennent (Restless). Change rien, Nneka.
Mr Moka
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