Au premier abord, on pourrait se poser la question si on se trouve devant un ouvrage traitant de la psychanalyse ou devant un album. L'illustration, intrigante et dérangeante, pourrait relater de la schizophrénie quant le nom de « l'ouvrage », Static Observer, caractériserait volontiers une approche thérapeutique. En se référant aux différents titres ou tête de chapitre, la présence de termes comme Parano, Rorschach connu pour son test clinique, ou encore Faulkner, romancier dramaturge apprécié pour l'approche psychologique de ses personnages, tendent à entretenir la confusion. Oui nous sommes bien en présence d'une ?uvre étrange qu'il nous faut entendre et non lire. Ce léger trouble ne nous lâche pas tout au long de l'écoute. La musique est fine, minimaliste et mesurée, glaciale mais humaine, la voix est détachée mais hypnotique, les mots sont rares et posés comme si chacun avait une importance fondamentale, une analyse précieuse à laquelle se raccrocher.. ou fuir ? Cette musique incline entre une folie douce (ou romantisme noire) dans l'épure de ses morceaux pop et une folie froide, lynchienne, dans ses morceaux slowcore (Open Heart zoo, référence à Martin Grech). Production clinicienne, dans ses arrangements et l'accointance de la voix, l'album est à rapprocher de certains titres de Radiohead, comme How to disappear completely et Morning bell/Amnesiac, et de The Antlers sur Prologue et Thirteen que l'on retrouve sur l'album...The Hospice, mais également de James Blake dans la capacité à produire une chaleur (humaine?) dans cet environnement (in)hospitalier. Entrer dans le monde de Static Observer n'est pas sans heurt, mais l'humain n'est jamais aussi humain quand il se confronte à sa propre folie.
Mr Blue
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