Dan Auerblach, Patrick Carney, une histoire américaine dans toutes ses composantes. Voisins puis potes. Adolescents puis apprentis musiciens. comme tant d'autres. Besogneux et talentueux, ils se font remarquer, comme peu d'autres. Des reprises puis des oeuvres originales. Les albums s'enchainent, les sessions d'enregistrement aussi. Courtes, urgentes. Quatre albums en cinq ans. Le son est sale et brut. Authentique. Un blues garage diablement efficace. Puis vient la première collaboration avec Danger Mouse sur Attack & Release en 2008 (http://www.undisqueunjour.com/2012-01-24.html ). La renommé se fait plus grande. Les gars ne changent pas. Honnêtes. Leur musique non plus. Inaltérable. Efficace, même si plus léchée, plus aboutie. Certains leur en voudront, la majorité les suit. D'autres aficionados rappliquent. 2011, toujours avec Danger Mouse aux manettes, sort El camino. Sur la pochette un van, comme à leur début, pour leurs premières tournées en mode Do It Yourself. Comme pour rappeler que même maintenant, les Black Keys ne changent pas. Intransigeants sur ce qu'ils veulent et ce qu'ils sont, ils s'ouvrent à d'autres territoires. Le public n'est plus dans les vieux rades, mais dans des salles plus imposantes. Ils proposent du son en écho. Un son plus catchy, plus immédiat. Un blues format dance hall sur le single Lonely boy, histoire de mettre dès le départ, l'auditeur chez lui, la foule avec eux, en transe. Nova baby, Stop Stop ou Dead and gone sont plus pop. La fin de ces morceaux est sur le même registre. La musique en retrait, la voix en avant, permettant au public de reprendre en choeur. Un choeur à la hauteur des lieux remplis où le duo sévit. Non les Black keys ne se parjurent pas. Ils évoluent. Un peu. Mais l'ombre des premiers riffs n'est jamais loin, toujours dirty, autant aboutis mais, fait nouveau, obsédants. Sans doute la clé de cet album. Un album entêtant où les mélodies se retiennent et collent à la peau. De la sueur blues (Gold on the ceiling) et heavy (Money maker). Puis moite on évolue dans des landes americana, très loin, au plus profond de l'ADN du pays, jusqu'à être terrassé par des saillies de guitare (Little black submarines). Génial et enivrant. Les Black keys sont bien rentrés au panthéon du rock américain. du Rock. Qu'on se le dise.
Mr Blue
Un disque un jour © 2011 - 2024 • Tous droits réservés • Webdesign by Mr Blønde • Nous contacter • Mentions Légales •