Les Zombies, c'est ce genre de groupes qui ont peut-être été éclipsés - du moins hors USA et UK - par les autres vagues qui inondaient la planète des années 1960. Ils n'en restent pas moins un groupe majeur, qui fit partie de pas mal d'aventures de l'époque. En 1964, leur premier single « She's not there » devient n°1 aux USA et en Grande-Bretagne, et captive par ses accords mineurs et ses phrasés lancinants. Suivront « Tell her no », et « I love you », qui parachèveront la stature mondiale - et un peu conjoncturelle - de ce « boys band parmi d'autres » des années 60. Evidemment, il n'y a pas que du super dans les Zombies. Mais si on réunit tout ce qu'il ont fait de bon, alors oui, c'est très très bon, voire génial. Alors que faire ? Très simple : se jeter gaiement dans cet assemblage de tous les singles sortis par les Zombies, à une période où les groupes se faisaient plus connaitre par leur singles que leurs albums. Au mélange troublant de la grosse basse et de l'orgue Hammond (« What more can I do » par exemple), on se demande d'abord s'ils ne veulent pas nous hypnotiser, en même temps qu'on est frappé par ce groove ahurissant qui touche quasiment le visage, et pour lequel les Zombies sont vraiment très doués. Idem dans « Butcher's Tale », ou tout ce qu'il y d'invention et d'inédit nous saute aux oreilles. Ou encore dans « I love you », cette espèce de marche grisante et en escaliers. Et surtout, dans ce qu'il faut bien considérer comme un chef d'oeuvre de la musique populaire : « Time of the Season », rengaine un peu interlope qui vous restera longtemps dans la cervelle (enfin on espère !). L'album « Odissey and the Oracle » (1968), arrivé après le sommet des hits parades, faillit ne pas sortir. Et la carrières des Zombies se diluera peu à peu dans les années 80 et 90, à la manière d'une eau de boudin. En 2004 ils apparaissent dans la BO de « Dear Wendy » (scénarisé par Lars Von Trier et que la critique n'a que gentiment aimé), et contribuent pour beaucoup à l'ambiance et à la fabrique du film. D'accord, il manquait un petit morceau d'extraordinaire à ce groupe qui s'est appelé comme ça par défaut, presque par dépit. Mais une fois qu'on s'est bien régalé les oreilles et les sens et la bouche et les yeux, on se dit que peuchère, ils méritaient quand même un peu plus.
Mr Moka
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