On avait quitté Maïa Vidal en 2011. Le regard projeté vers des mondes oniriques, cette soeur discrète d'un petit prince distillait des notes douces et fragiles, singulières en de nombreux points. Sur ce second opus ce n'est pas seulement l'esprit mais tout l'être qui est convié à voyager vers les étoiles. Spaces est un album de traversée et d'affranchissement. Ce goût du voyage, Maïa le doit autant à son parcours personnel, de sa vie en mouvement entre Europe et Amérique et le multiculturalisme de sa famille, qu'à son parcours professionnel, le certain succès de son premier album l'ayant amené un peu partout dans le monde, jusqu'en Russie et au Japon. Cet affranchissement, c'est cette volonté de s'externaliser, d'avoir un regard nouveau sur elle, les autres et ce qui l'entoure. De l'infiniment petit donc, de l'ordre de l'intime, à l'infiniment grand, de l'ordre du cosmique. De ces étapes, envies et expériences, Spaces nous offre la vision d'une demoiselle devenue femme, poursuivant son carpe diem personnel où chaque jour peut être considéré comme le dernier (Everything was beautiful), croisant encore son regard d'enfant (Comets + stars), observant l'adulte en elle (You and me) et chez les autres (Francis and Fleur), pérégrinant entre terre (Katerina) et ciel (Spaces). Sous-jacent à ce tableau universel, Maia distille toujours la porcelaine de ses mélodies (Wander) et l'inventivité de ses arrangements (Bright), entre xylophone japonais, harpe (Snow in the summer) et choeur pulsatile. Spaces est en de nombreux points plus contemplatif, plus lent, que God is my bike. Sans doute faut-il prendre le temps d'avoir le temps à son écoute. S'arrêter, prendre du recul et de là-haut poser un oeil sur notre monde et ses habitants, en compagnie d'un petit prince.
Mr Blue
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