Sucré-salé, Entre terre et mer, gastronomique et moléculaire, ce qui est appréciable avec la cuisine c'est que tout est fait et tout reste à faire, la puissance créatrice est sans égale, même l'improbable réunion d'éléments supposés antinomiques dans une même assiette. Le tout est dans la subtilité et la maitrise du chef dans le mariage des goûts, textures et proportions. Bref le bon ton. A bien y réfléchir, et même si tous les sens ne sont pas en éveil pour en apprécier le résultat, la musique possède cette dimension à visiter, improviser, déstructurer et retravailler des « plats » existants, afin de proposer une nouvelle recette, dans la bonne tonalité, ni trop, ni trop peu. Le jazz est de cette vertu, dans ses émanations free puis acid, le hip hop également, autre grand Maitre d'oeuvre dans la réutilisation et le remodelage musical. Le petit dernier à s'inviter au banquet est l'électro, grand récupérateurs de sons d'ici et d'ailleurs, présents et passés. Alors pensez-donc, quand deux artistes l'un issu du courant Hip hop, l'autre sensibilisé aux synthétiques, se rencontrent sur les bancs de la fac puis se prennent une claque sonore dans une cave où s'échappent des notes jazzy, que pensez-vous que cela donne ? Jezz at home est né, avec une envie d'explorer, de revisiter ces univers, d'extraire et recombiner pour exalter. Travail fastidieux. Ce qui en ressort, un EP, Mad. Le premier titre, éponyme, est comme un plat aux multiples saveurs se révélant peu à peu, d'abord des notes jazz, puis les nappes électro et en bouquet final, une rythmique hip hop, liant tout cela, une sauce reggae dub. S'ensuivent deux remix de ce titre, l'un par Cherubin, décortiquant de nouveau ce morceau pour en sortir le zest Hip hop et le travailler à sa convenance, façon abstract; l'autre par Everydays, beatmaker de son état, proposant un morceau plus court, où les samples vocaux jaillissent, un esprit Club pour cet encas musical. Le deuxième titre des Jezz at home, Armless guitar player propose d'autres senteurs. Sur une base de basse synthétique, des nappes sonores apparentées au rock et au funk s'invitent dans cette ronde des plats. S'enchainent, reviennent et s'alternent des partitions de clavier, guitare et autre batterie virtuelle rappelant certaines improvisations de jazz band. Le dernier titre, remixé par Mily est un composite des deux plats principaux de Jezz at home. Maintenant qu'une carte des menus est proposée par les deux comparses, reste à la compléter et à savoir si ce restaurant auditif a de l'avenir.
Mr Blue
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