Avec sa pochette jaune, flashy et graphique, Angles se donne de fausses allures d'album électro. Non, les New-Yorkais de The Strokes n'ont pas viré de bord mais elle augure bien quelques changements. Normal après un break de six ans et des réalisations en solo pour certains, pour ceux qui ont, il y a un peu plus de dix ans ouvert une nouvelle brèche dans le sacro-saint style 'post-punk-rock-garage' se sont frottés à d'autres expériences. 'Machu Picchu' le confirme en surprenant par son groove d'abord nonchalant, accentué de reggae synthétique que viennent structurer les deux guitares, à peine saturées, qui, à leur habitude se répondent par phrases musicales interposées, rituel devenu une marque de fabrique de Nick Valensi et de Albert Hammond Jr. Cet album est le plus varié de leur production mais n'en reste pas moins, avec ses dix titres, un ensemble homogène, plus proche des inspirations personnelles de chacun puisque composé et écrit ensemble. Tout y est, la voix singulière de Julian Casablancas, la basse lourde de Nikolai Fraiture, la batterie simple et régulière de Fabrizio Moretti. La patine vintage de leur rock cède un peu de terrain à des tonalités plus modernes sans pour autant que leur musique perde son âme. 'Two Kinds of Happiness' sent la maniaquerie de studio et laisse s'échapper la guitare solo, 'Under Cover of Darkness' présage ouvertement dans ses paroles « everybody's singing the same song for ten years » ce que fait le groupe depuis ses débuts : des tubes, transmet son énergie dans des ritournelles irrésistiblement efficaces, signe un rock élégant et frais.
Miss Grey
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