J'ai pas envie d'être d'accord. Non, non, vous me ferez pas rentrer dans le rang. C'est certain, vous ne me verrez pas me serrer les coudes aux côtés des nombreux nouveaux admirateurs, contribuant par là-même à encenser le revenant blues, le zombie hippie. Je me le sens pas, on la connaît l'histoire, c'est la recette « Wim Wenders », faut choper du zicos disparu, au matériel de grande qualité mais inconnu du grand public. On pond un docu chiadé sur ceux qui l'ont connu, ceux qui l'ont vu créer ce que nous avons maintenant dans nos mimines. On fabrique une attente, on vend de la couronne mortuaire. Et puis boum, finalement l'est pas crevé l'animal ! Il respire bien même, chante encore putain, on aurait jamais cru. On est charmé, larmichette au bord du précipice, les violons seront pas nécessaires. Oh et puis on va pas s'emmerder, sortez les violons ! Compay Segundo, Sixto Diaz Rodriguez, il est des destins ressemblants, n'est'il pas ? Si seulement, j'étais pas un esprit chagrin, le vilain petit canard qu'on fout en bout de table aux goûters d'anniversaire. Si j'avais l'enthousiasme des gens de bien et le sourire généreux des âmes sincères, je ne le dirais pas du bout des lèvres. Je me fous que « Cold Fact » débarque de 2013 ou du Néolithique. Ce n'est un scoop pour personne, l'art contredit sans cesse les calendriers. Si j'avais pas la honte facile, je dirais bien plus fort que « Jane S. Piddy » me laisse pantois. Si je n'étais pas un monstre d'orgueil qui répugne à suivre les boeufs à l'abattoir, je vous dirais que je sanglote comme une madeleine sur « Forget It ». Sorte de petit miracle d'à peine deux minutes à sortir en cas de rupture, enterrement ou de rencontre entre votre gros orteil et la table basse du salon. Si je ne perdais pas la moitié de mon existence à être bêtement contre tout ce qui fait applaudir mes semblables, je clamerais sur tous les toits que Rodriguez respire encore et qu'avec une voix pareille, pas la peine d'aller bien loin. On sait où tu es mon pote. Je viens de me griller dans le milieu, on ne prend au sérieux que les gens qui serrent les dents. Bon, y viennent ces violons ?!
Mr Malo
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