L'australien Angus Stone, membre du duo Angus & Julia Stone formé avec sa soeur en 2006, sort cette année son deuxième album solo après Lady of the Sunshine, paru en 2009. Seul aux commandes de ce Broken Brights, ce chanteur même pas trentenaire nous montre en treize titres qu'il sait s'y prendre en matière de chansons. Sa folk intimiste lorgne avec insistance vers une pop sans fard, accessible et plaisante, à l'image de Bird On The Buffalo, un bon titre dont les accords répétés naviguent entre des saillies salvatrices de guitare distordue. Si dès les premières mesures du disque, la comparaison avec Bob Dylan semble inévitable par les envolées vocales rauques et étouffées, le reste de l'album fait appel à tout autre chose : il évoque parfois un peu de Damien Rice ou un peu de country ou d'americana. Tout en retenue, Angus Stone raconte des histoires, accompagné de l'éternelle guitare sèche autour de laquelle se greffent de subtils arrangements qui donnent tout leur sens à de belles compositions quoiqu'un peu répétitives. La batterie dynamise l'album alors que des instruments comme la flute de pan (sur The Blue Door), l'orgue, les cuivres ou l'harmonica permettent une écoute plus aérée de morceaux qui les uns après les autres laissent apercevoir des élans de créativité et d'inspiration. Il va falloir suivre de près cet artiste discret dans ses détours et pérégrinations, en espérant quand même qu'il prenne plus de risques et qu'il s'éloigne du cocon pop folk intimiste qu'il s'est créé pour utiliser pleinement des capacités qu'on devine sans mal.
Mr Orange
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