Si vous êtes du genre classique alors suivez le guide, croisez les mains, serrez fort le petit bouquet et adoptez la mine des mauvais jours. En l'An de grâce 2001, Noir Désir dévoile son oraison funèbre et le monde entier est convié à l'enterrement. Parlons musique, les Bordelais mettent de l'eau dans leur rock et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça leur va à merveille. La rage fait sa mue. Pas de sagesse, oh non, loin de là , juste le temps qui est passé et avec lui, son implacable lot de constats. "Rien ne m'appartient", "Le vent l'emportera" ressasse Bertrand Cantat. La terminaison se veut sentimentale. On convoque Ferré sur "Des armes", poème que le vieux Léo n'a jamais pu (ou voulu) mettre en musique et on rassemble les amis comme Manu Chao ("Le vent nous portera") ou Brigitte Fontaine ("L'Europe"). La sécurité des vieux jours ou quelque chose comme ça. Le sursaut incarné par "Son style" est délicieusement caricatural, les quarantenaires d'alors se moquent des ados qu'ils ont été. Le cyclique a plus que jamais sa place dans un groupe de rock. "Des visages, des figures" laisse abasourdis les fans de la première heure, envieux de plus de musique pour les nouveaux et ceux qui viendront. La suite ne sera que nostalgie ou coup d'épée dans l'eau...Le reste sera dramatique, tabloïdesque.
Mr Malo
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