« Il me semble que vivant sur le sol américain, je dois me hâter de dire ce que j'entends », écrit Dvorak en janvier 1893. Quatre mois plus tard, la 9ème symphonie est prête et il y appose le titre 'Le Nouveau Monde' qu'il devra justifier à maintes reprises. Antonin Dvorak, compositeur romantique tchèque, vient d'arriver à New York où il est nommé directeur du conservatoire dont il dirige une classe de composition. Il est exalté par la découverte de ce nouveau continent qu'est l'Amérique de la fin du 19ème siècle. Il lit et écoute tout. De fait, Dvorak va naturellement puiser dans la musique noire et la mythologie des Peaux-Rouges l'inspiration dont il a besoin pour sa nouvelle symphonie, terrain sensible dans un territoire qui a pratiqué l'esclavagisme et qui voit naître depuis 1880 des bands de blues et de jazz. Les éléments mélodiques, profondément d'inspiration américaine, tout comme les rythmes pointés et syncopés empruntés à la musique noire, font de la 9ème symphonie une fable romantique largement inspirée du poème de Longfellow Hiawatha lui-même issu du folklore indien. Mais cette musique n'en reste pas moins le fruit d'un Tchèque dont les racines de la Bohème transparaissent dans la nostalgie et le lyrisme de ces quatre mouvements. Pointue et à la fois abordable, d'une maîtrise de composition rare, qui surprend à chaque mouvement, empreinte d'émotions et d'images, elle est la musique d'un immigré qui intègre une nouvelle culture à la sienne. oeuvre majeure de l'histoire de la musique d'un des plus grands compositeurs, utilisée autant par la télévision que le cinéma, elle permettra notamment à Serge Gainsbourg de composer une de ses plus belles chansons, Initials BB, où des trompettes reprennent durant le refrain le motif principal de l'allegro molto.
Miss Grey
Un disque un jour © 2011 - 2025 • Tous droits réservés • Webdesign by Mr Blønde • Nous contacter • Mentions Légales •