L'autre jour avec des potes, nous dissertions culinaire, comme quoi nos propos peuvent être variés. Nous convenions qu'assurément entre ce que nous proposent les magazines spécialisés et ce que mettons âme et labeur à créer, la différence était notable sinon cruelle. Se pose alors la question du subtil dosage à identifier entre technicité et sensibilité lors de l'élaboration du plat, un visuel parfait peut cacher un goût amer tandis qu'un doux fumet peut leurrer la réussite de l'entreprise. Le dosage pour le bon résultat. L'habilité n'est pas gage de qualité, la compétence de réussite. Être juste. La Pop est une institution sinon un sacerdoce en Angleterre. Pas aisé de s'y essayer si on n'est pas sujet de sa majesté, d'autant plus si ledit artiste vient du pays de la cocarde où la maîtrise de la langue anglo-saxonne n'est pas l'apanage premier. Du côté d'Arcachon, certains s'y sont essayés. Ils se nomment Splendor in the grass et l'EP présenté « The capital years ». Et, il faut l'avouer, la sauce semble avoir bien pris. La voix navigue entre celles d'Alex Kapranos et d'un Julian Casablancas apaisé, les codes sont acquis et appliqués. « Scumbag Millionaires » et ses alternances de tempo (lent/rapide) et de tête de proue (voix/instruments) en est le parfait exemple. N'y voyez cependant pas qu'une leçon bien apprise, un certain état d'esprit, oscillant entre dandysme et légèreté bienvenue, donne du corps à l'ensemble. Et s'y on effeuille un peu plus, on note des variations rappelant les multiples émanations que peut prendre la Pop, de l'influence 60's pensée sur Hats and Haircuts, au saupoudrage électro et son gimmick répétitif présent sur The Trade of souvenirs rappelant Les Franz Ferdinand ou les Killers, de la Folk (entraînante sur Gene Eliza, electronica sur Superbroke) à la Pop vitaminée strokienne sur Anticipation, ces gars là ont de quoi se balader dans la jungle londonienne sans dépareiller de leurs camarades d'Outre-Manche. Les Splendor in the grass semblent avoir trouvé la recette, espérons que le futur album ait la même saveur...entre technicité et sensibilité.
Mr Blue
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