Certains, beaucoup disent que des groupes prometteurs n'arrivent pas à tenir la distance. Certains, beaucoup disent qu'ils ne tiennent pas la pression de leur réussite. Certains, beaucoup disent que ces groupes ont des succès ressassés d'anciens standards dont les boss sont les seuls dépositaires de leur succession. Certains ont certainement raison, beaucoup ont largement tord. Et je l'avoue, concernant le groupe du jour en tout cas, je m'en fous un peu. Je m'en fous un peu car même si leurs albums ultérieurs ne déchainent pas les passions (Got It If You Want It est sorti en mars dernier), à tord ou à raison, les 22-20s ont su mettre un grand coup de balai sur le blues-rock britannique au début des années 2000. Ces amateurs de old blues de la première heure, ils écoutaient Muddy Waters and Buddy Guy et nommèrent leur groupe en référence à une chanson de Skip James, ont voulu insufflé une énergie nouvelle, un son plus acéré, plus rock, la voix rocailleuse de Martin Trimble y participant, tout en voulant respecter le son et l'esprit originel, celui où les guitares sur des solos majestueux pleuraient les affres de la vie. Ainsi si certains titres sonnent très T-rex ou Rolling stones, autres références assumées, avec toutefois un son plus moderne, parlons du très addictif et incendiaire Devil in me, de l'urgent et dépoussiérant I'm the one ou de 22 days aux guitares furieuses et stridentes, d'autres laissent la part belle à un blues plus lent et pesant, écho de la moiteur de l'âme posée sur les textes des anciens bluesmen (Baby brings bad news, Hold on). Le groupe s'autorise même une session acoustique bienvenue faisant immédiatement penser à un road movie où un héros, paumé, dans un bled qui l'est tout autant, regarde un vieillard posant des notes sur sa guitare usée, exprimant la désuétude de l'existence (Friends). 22-20s, aperçu de ce que peut offrir le blues, entre escapades oldies (The thing that lovers do) et virées électriques (Such a fool), est autant un hommage qu'un renouveau, dépoussiérant un style que l'on aurait pu penser suranné, et qui ne l'est pourtant pas. Si c'est la seule référence du groupe, je m'en contenterai. Les pépites doivent s'apprécier aussi par leur caractère unique.
Mr Blue
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