L'année 2012 a été particulièrement chargée pour le duo bordelais Magnetix : non-seulement les critiques élogieuses concernant leur dernier album Drogue Electrique (Born Bad, 2011) continuaient à pleuvoir, mais aussi parce que le très sélectif et non-moins excellent label nantais Kizmiaz Records a eu la bonne idée de rééditer leur premier album Magnetic Reaction sorti en 2001 par Flame On et devenu assez difficile à trouver. A la vue de Magnetix on pense forcément aux White Stripes : un monsieur à la carrure respectable à la guitare, et une madame portant fièrement une mèche lui masquant la vue à la batterie minimaliste. Quelques minutes d'écoute suffisent pour se raviser et détacher Looch Vibrato et Aggy Sonora des ex-époux White : ces personnages de cartoons jouent un garage-rock autrement plus dur et moins porté sur le blues que le duo de Detroit avec qui la comparaison s'arrête là. Les guitares saturées et le son aussi pauvre que crépitant ne masquent pas un penchant vers le garage et le punk sixties, une tendance à peine affaiblie par les riffs puissants et hypnotiques. Il y a un côté chaotique et dérangé chez Magnetix, un côté Cramps pour les accents de rockabilly sauvage et les bruits de bouche qui viennent orner un paysage pourtant déjà bien chargé. Ce mélange de power pop - garage - punk n'est pas passé inaperçu en France et on peut légitimement placer Magnetix dans le wagon de tête des groupes hexagonaux qui tirent la machine conquérante du rock garage. La France n'est d'ailleurs pas le jardin exclusif du groupe, il suffit de jeter un coup d'oeil à son calendrier et aux tournées aux USA et en Europe pour s'en convaincre. S'ils sont assez anecdotiques, ces détails ne sont que le reflet de l'hyperactivité et de la qualité d'un groupe qui s'est fait une place au soleil grâce à de (courts) brulots sauvages, décharges d'énergie et pépites rock n'roll sauvage à l'état brut.
Mr Orange
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