Alela diane est née à Nevada city, comme Mariee Sioux. Ces dernières sont amies. Le sont-elles devenues sur le banc de la création musicale ou ailleurs, peu nous importe, le fait que ces deux artistes enchantent par leurs univers nous suffit. Univers apparenté, touchant le public par une folk, légèrement psyché, des plus délicates. La gémellité chez ces deux femmes est remarquable, de la même génération, au physique proche, à la sensibilité bienheureuse, Mariee sioux est considérée comme la petite soeur artistique d'Alela Diane. Il y a quelques mois nous vous présentions la plus jeune des deux qui, comme l'avait très justement souligné mon collègue, offre un album ouvert à l'émerveillement, aux préoccupations environnementales et aux incantations poétiques (http://www.undisqueunjour.com/2012-03-04.html). Aujourd'hui intéressons-nous au premier album de l'ainée, The Pirate's Gospel, sorti en 2006. Produit en famille (son père a enregistré l'album et un de ses jeunes cousins joué dans les choeurs), The Pirate's Gospel souligne une approche très épurée de la folk, celle des débuts mais avec une étonnante modernité, encore plus que chez Mariee Sioux où, ça et là, quelques instruments accompagnent. Ici les arrangements se concentrent sur une guitare et une voix. Se concentrent et non se limitent car la puissance de cet opus passe par là. N'y voyez pas qu'une interprète du coin du feu, apte à seulement rapprocher les coeurs et les corps lors d'une soirée sous la voûte étoilée. Non, Alela Diane a ce supplément d'âme, et ce supplément se décèle divinement dans sa voix, belle et d'ailleurs, capable de vous transporter au loin, d'émouvoir au centuple comme de vous mettre à nu (Oh ! My mama), ce petit plus qui rajoute de la chaleur là où le foyer n'attise plus et qui vous conte des histoires, belles et terribles, sur la vie, sur la nature, là où les livres sont restés bien rangés dans une bibliothèque. Ces récits dépouillés de tout artifice s'accompagnent de l'essentiel pour se sublimer, de choeur d'enfants, naïfs, sur Pieces of string, d'une amie, Mariee Sioux (la boucle est bouclée) sur Riffle, de légers sifflements prompt à l'invitation sur Foreign tongue, d'onomatopées enfantines sur Clickity clack. Ces récits et cette voix pour nous rappeler que la tendresse, la reconnaissance de la beauté qui nous entoure, l'acceptation des joies simples ne doivent pas rester dans la malle aux souvenirs, associées à notre jeunesse, mais qu'elles ont encore toute leur place aujourd'hui et demain. Laissez vous vous en convaincre.
Mr Blue
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