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Vivre à fond. Comme possédé, conscient de la chose, par ce qui nous motive, nous forge et nous donne envie d'avancer. Effrontément. Vivre sa musique à fond. Évoluer dans un univers empreint d'une folie douce que certains refusent et où d'autres succombent, et qu'il est si bon de se laisser tenter. La musique comme une extension, comme une aorte, affluant son flot de notes et de mots (maux?), sanguins, jusqu'au tréfonds, influant jusqu'à l'auditoire. Viscéralement. Cette sensation m'a frappé en pleine tronche la première fois que j'ai entendu Von Pariahs lors des découvertes du Printemps de Bourges. Ce concert, je l'ai vécu aussi. Je l'ai ressenti. Un peu comme Screamin Jay hawkins et sa gestuelle déménologique sur le célèbre I put a spell on you. Un peu comme Joy Division lors de leurs performances Live, notamment par l'entremise du jeu scénique de Ian Curtis. La comparaison avec l'un des groupes phares de la scène new wave/post punk n'est pas feinte car les six vendéens de Von Pariahs (initialement connus en tant que Fat pandas) ont de l'énergie à revendre, de celles qu'on a connu dans les rades mancuniens des années 80. Au delà du chanteur, britannique de son état, envoûtant et habité, chimère de ces hérauts du passé, on sent que les frenchies ont été fortement influencés par ce son qui prend aux tripes, tour à tour nous glaçant façon cold-wave et nous faisons frénétiquement bouger notre frontal et nos membres de façon totalement anarchique sur des envolées shoegaze. Ce style, ces gus énervés ont pu le pratiquer et l'affiner au fur et à mesure de leurs concerts et des scènes arpentées, faisant preuve d'un talent et d'un charisme indéniable, à l'image du prix Découvertes 2012 obtenu à Bourges où le jury a loué autant leur univers que la symbiose manifeste entre les membres du groupe, portés par une frénésie collective assumée, communion également perçue avec le public, assez subjugué par ce revival eighies. En attendant leur prochain album, si vous aimez l'énergie des Strokes et la wave des Franz Ferdinand et autre Interpol, jetez vous sur la première scène qui croise le chemin des Von Pariahs, vous ne serez pas déçu.
Mr Blue
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