Le tour du monde. La découverte de chaque continent. Partir vers l'inconnu et rencontrer d'autres cultures. Certains l'ont rêvé, d'autres l'ont fait. Oh pas besoin nécessairement de se déplacer, même si je vous l'accorde l'idée est louable. Non pas besoin de partir, il suffit d'apporter, de s'immerger, de susciter, l'imagination fera le reste. Prenez Nickodemus. Connu par ailleurs dans l'univers Electro Hip-hop, notamment en coproduisant les volumes « Turntables on the Hudson », compilations de sons triturés lors de fêtes clandestines le long de la rivière Hudson et réhabilitant la scène Rave originelle en mêlant House, Trip-hop et World music, ce DJ new-yorkais a décidé de sauter le pas en sortant son premier véritable album, « Endangered species ». On retrouve aisément l'esprit qui se dégageait de ses précédentes productions, cette volonté de ne pas s'enfermer dans un genre, de s'autoriser tous les métissages musicaux tout en gardant une base Hip Hop (Funky in the middle ; The spirit within) au groove lêché, et cette envie quasi jubilatoire de faire bouger son auditoire, l'échine électrisée par ses vagues successives tantôt sud-américaine (Mi swing es Tropical), tantôt nord- (Cleopatra in New york) ou noir-africaine (Back from Africa) jusque dans les confins des Balkans (Crazy stranger). Le style est peut être un peu conventionnel par une approche convenue du choix des instruments mais le plaisir est là, l'idée méritoire, et au final vous vous prendrez au jeu. Car, Nickodemus l'a bien compris, quoi de mieux que la danse pour réunir les peuples, si le rassemblement ne peut être verbal qu'il soit au moins organique.
Mr Blue
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