Petit rappel de la ligne éditoriale de votre humble serviteur : « Un Disque Un Jour est un rendez-vous pris quotidiennement avec tous les curieux de la musique et dont le but est de faire découvrir ou redécouvrir des disques dans tous les styles et qui valent le coup d'être écoutés ». Le groupe que nous vous présentons aujourd'hui est une illustration de ces propos. The New Pornographers, n'y voyez aucun acte d'obscénité, est un Supergroupe crée à la fin des années 90 autours d'un triptyque artistique, Carl Newman, initiateur du projet, Dan Bejar, leader du combo Destroyer et Neko Case, chanteuse de country alternative. La seule indécence de ce combo est d'avoir voulu quelque peu dévergonder la pudibonde pop sévissant dans leur Canada natal. En ce sens, ils ont pris part au renouveau de la Powerpop, mouvement musical ayant eu ses belles heures dans les années 60-70 et construit autour de mélodies pop que l'on aurait survitaminé à coup de riffs de guitares, d'orchestration originale par l'ajout d'instruments atypiques pour le format, de lâcher prise vocal ou encore de variation sur la longueur des pistes, cantonnées au classique trois minutes. Les Byrds et les Beattles sont parmi les plus illustres exemples de cette époque mais Newman voit plutôt ses références du côté des Nerves et des Cars. La pérennité de cet All-Stars Band, la singularité de leur démarche artistique et les bons échos de leurs premiers albums auraient dû mettre les New Pornographers dans la lumière si un autre groupe venu de Montréal, et plus accès Indie-rock, n'avait éclaté au grand jour dans les années 2000, éclipsant de leur maestria le reste de la scène alternative canadienne. Nonobstant, la bande de Newman poursuit son chemin sur ce quatrième opus, « Challengers », avec la délectable envie d'émoustiller la musicalité pop parfois bien terne que l'on retrouve sur nos ondes. Cela commence par une pop tendance surf, référence avouée à Brian Wilson (My rights versus yours), avant que les cordes ne s'invitent sur « All the old showstoppers » et « Challengers » où la voix de Neko Case se révèle. Sa mélancolie se retrouve également sur « Go places » tandis que Dan Bejar se rappelle aux premiers jets du groupe sur « Myriad Harbour » et «Entering white Cecilia », tout en psychédélisme, florilège instrumental et chant-contre chant. L'album, excellement construit dans son ensemble, se termine sur une autre référence, Glam-rock, avec une session cuivre chaude et émouvante (The spirit of giving). Décidément il est des groupes qui doivent avoir la chance d'être découvert ou redécouvert.
Mr Blue
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