Il n'aura fallu aux caennais de Concrete Knives qu'un EP 5 titres sorti en 2011 et sobrement intitulé You Can't Blame The Youth pour marquer leur territoire et se faire une place déjà grande sur la scène pop Française. Franchement cela n'a rien d'étonnant, ce disque est formidable et balaie en une rafale les relents de complexe d'infériorité que les français entretiennent vis-à-vis des anglais en matière de musique pop. Les qualités évidentes de composition et la créativité bluffante sont mises en valeur par un travail de production bien senti, soigné sans être pompeux, et ajoute aux très bons morceaux du combo une saveur originale alors que de nombreux groupes font l'erreur de transformer de bons titres en pop caricaturale et boulimique d'effets en tous genres. Le style alerte de Concrete Knives rappelle la pop dance floor des Arctic Monkeys des débuts alors que l'urgence et les sons froids de certains titres évoquent la cold wave à l'anglaise et appuient la face rock du groupe. Les mélodies et les chants prennent la forme de choeurs qui donnent une impression juvénile et bucolique qui cette fois rappellent certaines ambiances du groupe canadien Arcade Fire. Ces descriptions et comparaisons sont bien marquées, peut-être même un peu lourdes à porter, me direz-vous, et vous aurez certainement raison. Mais au jeu de la chronique et de l'appréciation des groupes, des disques, et des chansons, les artistes entrent dans un monde référencé, dans une généalogie faite de styles et de cycles. Gardons en tête que ce ne sont que des mots et que rien ne remplace l'écoute personnelle du disque, ce que je vous enjoins à faire.
Mr Orange
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