Quand rien ne va, rien ne va. Le ciel est bien sombre, la rue quasi déserte, un vent glacial faisant trembler l'échine. Que reste-t-il à faire mis à part zoner dans un énième bar miteux. Alors on entre dans le premier venu. Les têtes sont basses, comme l'éclairage, les gens ne se regardent pas et on commande. Pour oublier. Sa vie. Cette société. On lève alors ce verre, glacé et alcoolisé, la lumière fait de même. Et on s'aperçoit de nos mirages névrotiques. La vie peut être certes dure mais ce n'est pas si pire. A vrai dire, quand on regarde les gens, dans ce bar, pas si misérable au final, on voit des sourires, des accolades et des gens prêts pour l'fun, les musiciens sur scène assurant la bringue. C'est un peu ça, Les cowboys fringants ces derniers temps. Les ayant quitté sur un album plus introspectif (i.e L'expédition) abordant des thèmes durs, sans doute moins transposables en Live qu'à l'accoutumée, les québécois nous reviennent toute voile dehors, portés par un vent de folie et de gaieté, les festivités au croisement de leurs alyzés musicales. Car les Cowboys fringants sont assurément un groupe de scène dont le plaisir manifeste est de communier avec leur public. « Que du vent » se veut donc être un album dansant, enthousiaste, aux paroles entêtantes. Il n'en oublie pas pour autant de se questionner et de se positionner sur les maux de nos sociétés. La chanson éponyme est sûrement le dépositaire de l'esprit que nos quatre acolytes ont voulu inculquer dans leur projet. Soutenu par des mots simples, mais toujours intelligents et bien posés, le titre exprime le souhait de balayer les idées noires et de retrouver notre part d'enfance qui nous permettait de voir que la vie, malgré tout, est belle. Reprenant une typologie souvent aperçue dans leurs albums, plume tour à tour acerbe, drôle ou émouvante et mélange de chansons tantôt traitant de l'amour (Paris-Montréal) ou du temps qui passe (L'horloge), tantôt ironique (Has-been) ou engagée (Shooters), « Que du vent » est aussi plus rock que les précédents opus, notamment par une prépondérance des guitares et une orchestration plus enlevée (Télé). Alors si vous estimez que le quotidien ne vous épargne pas et que vous démissionnez de la vie (Marilou s'en fout), ne vous laissez pas griser par le blues et prenez le vent. Au carrefour de votre existence, le soleil et l'optimisme seront toujours présents (On tient l'coup).
Mr Blue
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