Peur sur la ville. En 1988 un jeune groupe de Los Angeles qui jouit déjà d'une réputation conséquente sort un premier disque qui ne passe pas inaperçu autant par sa musique que par l'attitude de ses membres : un gang mecs tatoués, aux cheveux longs, probablement drogués et malpolis. 25 ans après, Appetite For Destruction, dont le titre et la pochette suffirent à faire fuir les puritains, est devenu un album majeur de l'histoire du rock, classé entre Aerosmith, AC/DC et Metallica, qui les ont d'ailleurs largement inspirés, mais la controverse ne suffit pas pour faire d'un bon disque un succès planétaire. Les morceaux sont tout simplement très bons, emmenés par les riffs efficaces et les solos époustouflants du virtuose Slash, les performances vocales d'Axl Rose, chanteur mégalomane dont l'excentricité dépasse à peine le talent et l'excellent songwriting d'Izzy Stradlin', guitariste de l'ombre mais compositeur essentiel. Les rocks fiévreux (Welcome To The Jungle, Sweet Child O'Mine, Rocket Queen) succèdent aux morceaux groovy (Mr Brownstone, My Michelle), portés par les riffs gras et répétitifs de la Les Paul de Slash sur qui on sent bien l'influence de Joe Perry (Aerosmith)alors que des morceaux plus punk comme It's So Easy et Anything Goes secouent la forte identité blues et hard-rock affichée par le groupe. Ce disque comporte une bonne poignée de titres essentiels et inusables qui portent la marque d'une époque où le heavy façon seventies n'était pas si loin et pendant laquelle la pauvreté rock a permis l'émergence de nouvelles branches un tantinet plus extrêmes. Si aujourd'hui il ne reste de Guns N'Roses que leurs albums et les centaines de produits dérivés (qui n'a pas eu un poster Guns dans sa chambre ?), l'écoute d'Appetite For Destruction et du reste de leurs albums montre à quel point le disque et le groupe occupent une place de choix dans la généalogie du rock heavy.
Mr Orange
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