Fuck Knights ou l'irrévérence post-juvénile et la hargne d'une bande de mecs prêts à ne pas s'en laisser compter et démolir, guitare à la main, le château de cartes de la vie en société. Turbulent et bruyant, le groupe a déjà une petite réputation et quelques EP derrière lui à la sortie en 2011 de son album Let It Bleed à la pochette évocatrice. Si contrairement aux apparences le titre du disque n'est pas spécialement un hommage rendu aux Rolling Stones (Let It Bleed, 1969), la musique de Fuck Knight rappelle des groupes garage américains comme Jon Spencer Blues Explosion et leur punk blues déconstruit ou l'anarchie sonore pérennisée par le punk apocalyptique des mythiques Spits. Les morceaux sont essentiellement faits de riffs tranchants et imposants, transcendés par la course effrénée qu'ils livrent avec la batterie minimaliste et la basse cavalière, alors que quelques cuivres et orgues viennent parfois envelopper le tout d'une fraicheur bienvenue. Les élans primitifs du quatuor semblent bel et bien être guidés par une nostalgie des premiers groupes punk rock à avoir, dans les années 60, foulé les planches des salles alternatives et pressé des dizaines de 45 tours dont beaucoup sont restés anonymes. Le rock n'roll de Fuck Knights est branché en continu sur la fuzz et l'overdrive mais le groupe n'oublie pas qu'un bon album ne dépend pas seulement de l'énergie déployée à s'acharner sur les fûts et les guitares mais est aussi tributaire de structures, de sons et d'airs nouveaux et accrocheurs, et à ce jeu là il est loin d'être ridicule. Nouveaux venus en Europe via les labels Boss Hoss (Italie) et Dirty Water Records (Angleterre), les Fuck Knights sortent là un très bon disque de punk rock à sauce aigre-douce mi punk 60's mi garage plus actuel de très bon goût.
Mr Orange
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