Quand la nature ne vous offre pas les beautés et les avantages de certains paysages, il vous faut les construire. Certains ont très peu de soleil, ils le possèdent dans le coeur. D'autres n'ont pas l'océan de la West Coast américaine, où il fait bon de se taper un boeuf musical autour d'un feu, la planche de surf non loin et l'esprit libre, alors ils se l'imaginent. Le Golden Gate Bridge n'est pas la porte à côté de Reims, cela n'empêche pas les six membres de « The Bewitched Hands » de vivre leur musique en polychromie, distillant des effluves seventies dans toutes les rues de France et Navarre au fil des festoch qui les accueillent et des distinctions qu'ils reçoivent. Sur « Birds & Drums », dernier album en date, ces artistes nous peignent une oeuvre toute en couleur, fantasmagorie et épopée. L'épopée est vocale, car à la manière des Beach Boys, les Bewitched Hands chantent en choeur, doublant sans cesse la voix principale ; le rêve vécu est palpable, celui d'une génération à nouveau débridée et sans complexe ; les couleurs explosent, celles des styles rencontrées. La base est psyché-pop (Work ; l'hindoue Happy with you) mais d'autres touches plus punk-noisy (Cold), alternative (24 Get) ou hippie-rock (Sahara dream) colorent l'ensemble. Deux titres retiennent l'attention, le très puissant et entêtant « Hard to cry », mélange terriblement efficace de brit-pop et de New Hippie et « Sea ». Ce titre donne un souffle nouveau à la musique californienne, chorégie arty de sons pop et anti-folk. Les comparaisons sont flatteuses. Arcade Fire, Beach boys, MGMT, Pixies. Ne cherchons pas plus loin. Cette musique est fraiche, cette musique est entraînante, cette musique libère l'esprit et les zygomatiques. Tel un fantasme musical, « Birds & drums » rompt la morosité. Et quoi de mieux que d'être heureux.
Mr Blue
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