Le mélange des genres. La symphonie de la pluralité. L'esthétisme du partage. La musique peut offrir tout cela. Elle ne devrait d'ailleurs jamais sans priver. Il y a et aura bien sûr des échecs, des essais avortés par manque d'ambition ou de courage de certains labels, ou pire encore du surf sur la vague commercial du moment. Mais à bien y regarder ou plutôt à bien y écouter, peut se lover dans les dernières circonvolutions de ce pathos artistique de véritables petits joyaux. On peut ne pas apprécier le son, mais comment ne pas admirer la démarche inhérente au projet de Belleruche. Une osmose musicale entre des courants qui s'y prêtent mais que peu emprunte. Le Jazz, musique libre par excellence, l'Electro aux possibilités artistiques sans limite, la Soul et sa grâce divine et enfin l'Urban Rythm, le hip-hop en l'occurrence, qui démontre que la rue peut s'exprimer sans être réduit à l'image qu'on lui prête volontiers. Belleruche donc, ce trio anglais composé de la chanteuse Kathrin deBoer, du guitariste Ricky Fabulous et du DJ Modest chargé des scratchs et de la production, s'exprime donc au travers de cet Acid Jazz (également appelé Groove jazz). Mélange de sons urbains et de rythmes des années 50-60, la voix de deBoer sublime les arrangements inventés et triturés par ses comparses. Appréciez la soul gracieuse et légèrement jazzy de « 13:6:35 », remarquez le subtil crépitement rappelant le bon temps des vinyls sur « Reflexion », dansez sur le swing de « Minor Swing » ou le plus funky « The Itch » ou encore lovez-vous sur le langoureux trip-hop d' « Alice ». Mélange, pluralité et partage. Des mots qui résonnent bien. On devrait sûrement plus s'en inspirer.
Mr Blue
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