En attendant mon café j'ai entendu une guitare mais pas seulement ; en attendant mon steak, j'ai entendu une guitare manouche, mais pas seulement. Approche intéressante que de surprendre son monde, ceci est d'autant plus vrai quand le minimalisme est de mise. Prenez l'exemple des fils Canouche, groupe lavallois de Jazz manouche. Pas de chanteur, organe très intéressant pour ce qui est de créer des variations, style musical connoté, que l'inconscient collectif cantonne à guitare acoustique, batterie feutrée et certains cuivres... bref pas de quoi accrocher le quidam peut enclin à titiller ce style musical. Et pourtant. Et pourtant dès le nom du groupe (contraction de caniche et manouche) et les titres de leur dernier opus, » en attendant mon steak » (notez les approximations contrôlées ou les jeux de mots assumés qui montrent qu'en absence de texte, le groupe a du verbe, en tout cas de l'humour), on peut s'apercevoir que ce groupe a du chien, en tout cas un certain flair à sortir le jazz manouche des frontières où on le parque. Au delà de l'humour, très visible sur scène, le style dénote. Bien sûr que la ligne de base est une rythmique connue (Martine à la plage) mais les terres hispaniques ne sont pas le seul paysage visité ou alors dans un mélange de couleurs musicales (Tangone et ses influences...tango). Non, ce groupe sait voyager, en l'occurrence sur les plaines américaines avec un son légèrement rockabilly (Shemale Badi) mais surtout sur le Haut Atlas, tant les influences et sonorités arabisantes sont manifestes (Tabadabada, Le thon des pharaons). Oui les fils Canouche surprennent, à l'instar encore du dernier titre où l'électrique s'invite au voyage (En attendant mon steak), et il n'y a pas à aboyer outre mesure. Finalement au lieu d'un café je devrais plutôt prendre un thé à la menthe, en attendant...
Mr Blue
Un disque un jour © 2011 - 2025 • Tous droits réservés • Webdesign by Mr Blønde • Nous contacter • Mentions Légales •